(photo Vasil Qesari)
Ma douleur
Ma douleur est un couvent idéal
Plein de cloîtres, ombres, arcades
Où la pierre en convulsions sombres
A les lignes d'un raffinement sculptural
Les cloches ont les glas de l'agonie
En gémissant, émues, leur mal
Et tous ont un son d'enterrement
En battant les heures, dans le couleur des jours
Ma douleur est un couvent. Il y a des lys
Du violet macéré des martyres
Si beaux comme jamais personne ne les a vus
Dans ce triste couvent où j'habite
Nuit et jour je prie et crie et pleure !
Et personne ne m'entend ... personne ne me voit ...personne ...
Florebela Espanca