(photo Vasil Qesari)
La nuit lave l'esprit
Ensuite, on est ici, tu le sais bien,
des files d'âmes au long de la corniche,
l'une au bond prête, l'autre presque dans les chaînes.
Quelqu'un sur le feuillet de la mer
trace un signe de vie, inscrit un point.
De loin en loin, un goéland paraît
Mario Luzi
(La nuit lave l'esprit)
L'Alphée 1985
***
La notte lava la mente
Poco dopo si è qui come sai bene,
file d’anime lungo la cornice,
chi pronto al balzo, chi quasi in catene.
Qualcuno sulla pagina del mare
traccia un segno di vita, figge un punto.
Raramente qualche gabbiano appare
Mario Luzi, né le 20 octobre 1914 à Florence où il est mort le 28 février 2005, est un écrivain italien, membre des Giubbe Rosse. Avec Giorgio Caproni, Vittorio Sereni, Attilio Bertolucci et Piero Bigongiari, Mario Luzi appartient à ce que l'on a appelé la "troisième génération" poétique italienne, qui regroupe des écrivains nés dans les années qui précèdent immédiatement la Première Guerre mondiale. Le "Caffè Le Giubbe Rosse" (café Les Chemises rouges en référence aux Chemises rouges italiennes) est l'un des plus célèbres cafés de Florence en Italie, situé sur la Piazza della Repubblica (Place de la République). Alberto Viviani a défini le café des Giubbe Rosse comme l'endroit "où le mouvement futuriste fleurit, lutta et s’étendit". Les membres qui en ont fait partie ont voulu célébrer l’amour du péril, le courage, l’énergie. Ils ont voulu encourager à parcourir de nouvelles directions. Beaucoup de poètes Ardengo Soffici, Giovanni Papini, Eugenio Montale, Filippo Tommaso Marinetti, Giuseppe Prezzolini ont discuté ici et ont créé dans ce café littéraire une grande partie de la littérature italienne du XXe siècle. D’importantes revues comme Solaria et Lacerba doivent leur origine à ces poètes célèbres.