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SIMBAD

Le voyage pour moi ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comble de connaitre sans cesse autre chose. C'est demain, éternellement demain ...

Edvard Munch - Le peintre de l'amour, de la mort et de la douleur

Publié le 19 Décembre 2009 par SIMBAD in PERSONNALITEES ( Personalitete )

day-after-3.jpg
Edvard Munch. The Day After.
1894/95. Oil on canvas. 115 x 152 cm. Nasjonalgalleriet, Oslo, Norway.
(Cigares sans nicotine, boissons sans alcool, femmes sans sexe.)


EDVARD MUNCH
Le peintre de l'amour,
de la mort
et de la douleur

(1863 – 1944)



Né en 1863 à Loeten en Norvège, il est le deuxième des cinq enfants d'un médecin militaire et de son épouse. Il a cinq ans quand sa mère meurt de la tuberculose. Depuis cette date, une atmosphère pénible pèse sur la maison. Le père s'enlise progressivement dans l'obsession religieuse, alors que sa sœur chérie, Sophie, aînée d'un ans, est aussi atteinte de cette maladie maudite. Edvard est témoin de son agonie. En 1880, à l'âge de 17 ans, il interrompt ses études d'ingénieur et décide de devenir peintre. En 1889, il perd son père, a sa première exposition à Oslo et obtient une bourse d'Etat pour se rendre de nouveau en France où il vivra jusqu'à 1892. Mais c'est en Allemagne, à Berlin, que la légende du peintre "à part" naîtra un peu grâce au hasard à vrai dire.

C'est ignorant encore tout de lui, sur la recommandation presque fortuite du Norvégien Adelsteen Normann, que la l'Association conservatrice des Artistes Berlinois, invite le jeune peintre Munch à organiser lui-même son exposition individuelle dans la "Maison des Architectes". L'hostilité du public et de la critique est telle qu'on ferme les portes de l'exposition sept jours après son inauguration. Parmi les rares exceptions figure l'écrivain polonais Stanislaw Przybyszewski (1868-1927) qui dans ses œuvres explore le satanisme et le fantastique. L'œuvre de Munch subit aussi bien l'influence de l'étrange écrivain que de sa belle et diabolique femme. La jeune femme est entourée d'un groupe d'hommes amoureux, dont Strindberg et Munch. Ce dernier connaît ainsi une nouvelle forme d'anxiété et de solitude: la jalousie. Elle contribua certainement à la dualité de sa vision de la femme: attirance et peur, érotisme et mort.

Cependant, comme souvent dans l'art, le scandale de Berlin suscita un intérêt qui alla à l'avantage de l'artiste et de son œuvre, car depuis cette date Munch parvint à vivre pratiquement que de la vente de ses tableaux. En 1893 il peint Le Cri. Ce tableau, exprimant la solitude de l'homme dans la nature, est probablement l'œuvre la plus reproduite dans l'histoire de l'art. Il en fit une cinquante de versions. En 1895 son frère Andreas meurt. Munch est persuadé que toute sa famille est prédestinée à disparaître.

Munch était un bel homme. Sa beauté un peu sévère exerçait une grande séduction sur les femmes. Sa nature en même temps sauvage et timide le tenait éloigné d'elles. Après la mort tragique de Dagny Juell Ducha, qui avait laissé une trace in-effacée dans l'esprit de Munch, une autre femme alimenta dramatiquement son paranoïa. Nous ne savons pas grand chose de Tulla Larsen, une norvégienne, sauf qu'elle était rousse (comme Ducha) et que suite à leur rencontre durant l'été 1898 à Aasgaardstrand elle était fortement amoureuse de Munch au point d'avoir résolu de l'épouser. Mais il s'y refusa obstinément pour la raison, disait-il, qu'elle était beaucoup plus fortunée que lui et que cela l'humiliait, ses ressources de peintre étant très incertaines.

Un jour, ses amis vinrent le prévenir que Tulla était morte et le conduisirent dans la maison où ils avaient préparé une macabre mise en scène. Le corps de la jeune fille, inanimé, reposait sur le lit. Au moment où Munch contemplait avec émotion celle qu'il avait aimée, celle-ci se dressa soudain. Elle était persuadée que de la voir "ressuscitée", le convaincrait de l'épouser. Munch prit la chose si mal que tout se termina par une violente dispute au cours de laquelle un coup de revolver fut tiré. Munch fut atteint à la main gauche et perdit une phalange. Sa vision de la femme, incarnation du mal, n'était désormais que davantage justifiée. Il ne se maria jamais malgré toutes les autres femmes qu'il connut après. Non sans raison, Munch considéra son hospitalisation "comme la conclusion d'une période" de sa vie.Mais, avec une grande lucidité, il avait écrit aussi: "Ces faiblesses que je conserverai, elles sont une part de moi-même. Je ne voudrais pas rejeter ma maladie, car mon art lui est pour beaucoup redevable. "

On est début 1909. Après six ou huit mois d'hospitalisation, suite à une dépression nerveuse, Edvard Munch sort de la clinique neurologique du professeur Jacobson à Copenhague. De son hospitalisation il nous laisse quelques traces. Sur une caricature, il s'est représenté assis près d'une table sur laquelle il y a deux appareils électriques. Une infirmière (sans doute l'assistante du professeur, Mademoiselle Schacke, dont il trace un joli profil: L'Infirmière) passe au professeur Jacobson un des fils partant de ces appareils. Jacobson, à son tour, en applique l'extrémité sur la tête du peintre. Trois lignes manuscrites du peintre accompagnent le dessin: "Le Professeur Jacobson électrifie le fameux peintre Munch, et apporte une force positive masculine et une force négative féminine à son fragile cerveau." Munch est guéri. Depuis cette date il mènera plus ou moins une vie paisible, mais il ne peindra plus jamais comme avant. Mais s'il écrit que "Sans la peur et sans la maladie ma vie serait comme un bateau sans rames" c'est que les sources de son angoisse et donc, de son art, sont fortement ancrées déjà dans son enfance.

Le-cri---Edward-Munch.jpg
"Le Cri" - de Edvard Munch (1893). Cette œuvre, symbolisant l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle, est souvent considérée comme la plus importante de l'artiste.Ce tableau,est probablement l'œuvre la plus reproduite dans l'histoire de l'art.


Munch a noté le moment de l'origine de l'émotion de ce tableau vécu probablement à Nordstrand en Norvège: "Je longeais le chemin avec deux amis - c'est alors que le soleil se coucha - le ciel devint tout à coup rouge couleur de sang - je m'arrêtai, m'adossai épuisé à mort contre une barrière - le fjord d'un noir bleuté et la ville étaient inondés de sang et ravagés par des langues de feu - mes amis poursuivirent leur chemin, tandis que je tremblais encore d'angoisse – et je sentis que la nature était traversée par un long cri infini".

C'est une composition qui appartient au domaine de l'art figuratif . Elle possède un point de fuite situé à gauche et une grosse bande verticale le long du tableau à droite. On peut donc déduire le sens de lecture de droite vers la gauche. Le spectateur est inclus dans le tableau en se trouvant devant le personnage central ce qui nous donne l'impression de vivre la scène.On peut distinguer plusieurs parties distinctes sur ce tableau.En premier la partie inférieure gauche du tableau. C'est elle qui donne le point de fuite grâce à la barrière et au sol du pont qui sont peint de façon rectiligne. Au niveau du point de fuite on aperçoit deux ombres représentant des personnes qui semblent s'éloigner du personnage central (représentant l'artiste d'après la note associée à l'œuvre). On retrouve dans cette partie des couleurs rougeâtres assez sombre.

Ensuite le ciel contrairement à la partie précédente est extrêmement sinueux les courbes sont horizontales et en le regardant on comprend aisément l'expression "langues de feu" que l'artiste a employé. Enfin la partie centrale de l'œuvre qui illustre le fjord, le précipice situé à droite et les montagnes au fond. Celle ci comme la partie précédente est extrêmement sinueuse mais ici les courbes sont verticales et nous donnent une impression de vertige. Cette zone centrale crée un contraste de couleur entre le bleu sombre du fjord qui vient choquer contre le rouge ardent du ciel qui est appuyé par l'alternance des courbes.

On peut remarquer que l'artiste a échangé les couleurs du ciel et de la terre comme pour troubler le spectateur et appuyer la sensation de « cri » déjà représenté par toutes ces courbes qui déforment l'image. Le fjord est tellement courbé qu'il en tombe dans le précipice à droite de l'image. On ne semble pas pouvoir échapper au cri de la Nature, à moins de se boucher les oreilles; ce que fait le personnage central . Le spectateur ne peut échapper au vertige des courbes: à droite la barre verticale à gauche le point de fuite. Ce vertige s'exprime de l'angoisse provoquée par le personnage central, comme le pressentiment d'un malheur que les deux personnages à l'arrière-plan semblent ignorer.

Le personnage central est représenté vraiment étrangement, on dirait qu'il est déjà mort, une sorte de mélange entre un fantôme dont le corps ondule et flotte dans les airs et un squelette ou un cadavre de par sa tête qui semble être dépourvue de cheveux, ses yeux qui semble creux et sa bouche grand ouverte. Sa bouche semble penser qu'il est en train de crier lui aussi pourtant en même temps il se bouche les oreilles. Ce qui pourrait nous faire penser à une sorte de cri intérieur que l'artiste a essayer de représenter en se représentant de cette façon. Un cri pour montrer sa peur de la maladie et de la mort et par la même occasion de sa solitude d'où l'éloignement par rapport aux autres personnages. On pourrait aussi renforcer l'idée de la mort par la position à gauche des hommes et à droite du précipice (l'enfer) et de la barre verticale marquant un arrêt : la mort.

Enfin on peut remarquer qu'aucune partie de ce tableau est complètement claire et nette, on a l'impression qu'un flou est présent sur toute l'image. Autant les personnages au loin que les bateaux, le village ou même que le personnage central du premier plan. Ce qui peux renforcer l'idée de la peur de la maladie de l'artiste qui était atteint d'une hémorragie du vitré. On peut donc dire que ce tableau d'Edvard Munch de part son angoisse qu'il suscite ne peux pas laisser le spectateur indifférent. Il faut d'ailleurs savoir que l'artiste l'a représenté d'une cinquantaine de façon différentes et que c'est une œuvre qui a été préceptrice de l'impressionnisme.


Commenter cet article
L
<br /> ce blog est monstueusement documenté et fort bien ecrit! bravo!<br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Je vous remercie infiniment ....<br /> <br /> <br /> <br />